Après La Loire à vélo il y a 8 ans, le tour de Bassin d’Arcachon il y a 2 ans, l’envie nous a repris de refaire une randonnée vélo d’une semaine, en prévision de périples plus longs !
L’objectif fixé fut donc le nouveau domicile d’un de nos enfants à Lacroix Falgarde au sud de Toulouse. L’avantage est que ce parcours utilise presque pour la totalité des chemins balisés, la vélodyssée d’abord puis le canal des 2 mers de l’atlantique à la méditerranée. Et pour les quelques kms hors de ces sentiers, ou pour se rassurer, l’appli Geovelo (merci Hervé pour ce conseil).
Par expérience et l’âge avançant, toujours sans préparation tout au long de l’année, nous avons opté pour des étapes autour de 80 kms. Il est vrai que lors de la programmation, si nous pensions bien à la chaleur début août, nous n’avions pas envisagé la canicule, avec une journée à 39° et une autre à 38° !
Pour les hébergements, le choix ira vers les chambres d’hôtes, des amis et à défaut l’hôtel, trouvés dans le guide Le Canal des 2 mers.
Samedi 4 août : 75 kms
Pour ne pas allonger cette première étape, en quittant la maison, nous avons pris le bac qui traverse la Charente au niveau du pont transbordeur en cours de rénovation.
Puis c’est le premier canal du périple, celui de la Charente à la Seudre. Avant Marennes la traversée des marais réserve toujours de très belles rencontres animales. Des familles cygnes avec leur petits déjà grands, de nombreux hérons cendrés, des cigognes à la recherche de nourriture, des aigrettes, et aussi plusieurs troupeaux de vaches, maraichines, limousines et même un groupe de Highland Cattle ! Au niveau de Marennes c’est agréable de dépasser les voitures qui roulent au pas pour accéder à Oléron ☺
Passage du pont sur la Seudre et traversée de Ronces les Bains, avant d’aborder la longue traversée de la forêt jusqu’au phare de la Coubre ! Et c’est agréable d’être à l’abri des pins en ce début de la canicule. Et puis c’est la jolie côte jusque Royan, avec une pause déjeuner sur le port de La Palmyre, avant de côtoyer les très nombreux véhicules qui attendent le passage du bac vers Le Verdon.
Et cette première journée se termine bien par une belle soirée chez nos amis Viviane et Michel, avec une ballade, à pieds, sur la belle digue de Royan avec le superbe couché de soleil sur l’église Notre-Dame !
Dimanche 5 août : 87 kms
Le départ par la corniche de Saint Georges de Didonne est superbe, et amorce une journée sur cette côte nord de l’estuaire de la Gironde qui est magique, à l’exception bien sûr de la verrue de centrale nucléaire du Blayais ! La première partie est marquée par de nombreuses montées de falaises qui ralentissent le rythme. Après le déjeuner sur le petit port de Mortagne sur Gironde, c’est la traversée de marais sous un soleil de canicule qui impose de nombreux arrêts boissons. Une fin d’étape avec des côtes au milieu des vignobles pour atteindre Etauliers, objectif de cette plus longue étape du périple.
Quelques remarques sur cette étape : tout d’abord le fléchage qui à la sortie de Meschers nous entraine sur la départementale avant de récupérer le parcours sécurisé, et surtout après le déjeuner le mélange du fléchage grande rando avec des parcours locaux nous oblige à une boucle de 6 kms avec grimpettes pour revenir au point de départ.
Ensuite la surprise de trouver des panneaux « Non aux éoliennes » tout autour d’une centrale nucléaire, au prétexte que cela gâcherait le paysage. Une centrale nucléaire et son réseau de lignes haute tension serait donc un plus pour le paysage local !
Lundi 6 août : 68 kms
Heureusement qu’il s’agit d’une étape courte car on atteint ce jour le sommet de la canicule ! Et si les 14 kms de voie de verte qui rejoignent le Bac de Blaye sont agréables et ombragés, la reprise après la traversée du bac à 11H se fait sous un soleil brûlant qui ne nous quittera pas jusqu’au centre de Bordeaux !
La rentrée des voitures, et autres véhicules, sur le bac en ce mois d’août, ressemble vraiment à une partie de Tétris ! ☺
Cette traversée nous fait passer des côtes de Blaye au Médoc. Et peu de zones couvertes au milieu des vignes, mais heureusement on rejoint rapidement la forêt du Médoc. Et quand midi approche, on s’aperçoit que Margaux est à quelques kms ☺. Alors grâce à une appli fétiche, direction Le Savoie qui nous accueille dans une salle fraiche et sans que nos tenues cyclistes ne posent problème. Même dans ce haut lieu du Médoc, pas de vin au programme, car peu compatible avec vélo et canicule.
On y reviendra pour tester la partie gastronomique et la cave ! Mais même dans la partie Bistrot, nous déjeunons divinement bien, un vrai régal !
L’après-midi est vraiment très chaude mais la voie cycliste ne passe devant aucun bistro ou commerce. La rentrée sur la métropole bordelaise permet de faire le plein d’eau dans une supérette. Si les pistes cyclables sont nombreuses et bien balisées, la traversée de grands axes reste parfois encore difficile et le vélo n’a jamais la priorité. Et si en cette période estivale, les véhicules sont moins nombreux, la pollution elle ne diminue pas !
Toujours très agréable, ce final en bord de Garonne au centre de Bordeaux pour atteindre notre hôtel.
Très belle soirée avec notre ami Nathalie chez Peppone, institution bordelaise !
Mardi 7 août : 79 kms
En quittant Bordeaux, on prend le Pont de Pierre, puis tout de suite le long de la Garonne, un très bel aménagement de pistes protégées jusqu’à la sortie de l’agglomération que la ville et la métropole ont réalisé. C’est en fait le démarrage de la piste Roger Lapébie qui reprend l’ancienne voie ferrée jusque Sauveterre de Guyenne. Un parcours très agréable largement ombragé, traversant des petites villes permettant des pauses selon les besoins. Le déjeuner se fera à Frontenac, où une petite auberge offre un accueil très sympathique.
Sauveterre sera la première bastide sur notre route, où une pause sur la place centrale permet de reprendre des forces avant d’attaquer la quinzaine de kilomètres très accidentés jusque La Réole. C’est d’ailleurs au sommet d’une côte que l’on va croiser un couple de seniors qui terminent un Toulouse Bordeaux en 2 étapes seulement !
A La Réole, nous attend une très belle chambre d’hôtes « La Parenthèse » avec un accueil de grande qualité. On nous propose immédiatement une lessive de nos affaires de cyclistes notamment, et on nous indique toutes les facilités de la ville. Et notamment nous profitons d’une des soirées festives en bord de Garonne : de multiples possibilités de restauration, une animation musicale, et des tables installées sous les platanes. Pour nous, cela sera accras, puis brochettes de bœuf et des pâtisseries orientales !
Mercredi 8 août : 84 kms
Petit déjeuner avec un couple de messins et leur fils : échanges de conseil puisque nous allons en sens opposé ☺
Très vite, on attaque le canal latéral à la Garonne, que l’on ne quittera qu’à Toulouse.
Les platanes sont une compagnie plaisante en cette période de chaleur, et les plaisanciers nautiques que l’on croise ou que l’on double sont souvent l’occasion de signes de sympathie, et les passages d’écluse favorisent ces échanges.
Le canal passe à proximité de diverses bastides, et c’est d’ailleurs à Damazan que nous déjeunons sur la place centrale entourée de jolies arcades. C’est sous l’une d’elle que nous arrêtons au bien nommé « l’Arcade » pour reprendre des forces avec un très bon repas.
Au niveau du Mas d’Agenais, arrêt au bureau la compagnie « Le Boat » pour acheter deux canettes fraiches, et lorsqu’on a demandé où était la poubelle recyclable, la réponse a fusé : « on en a pas, c’est la France ! » ??? Echange avec la personne, pour expliquer que NON ce n’est pas la France, mais chacun de nous ! Est-ce la réponse adressée aux touristes étrangers ? La mairie et la communauté de communes sont-elles sur la même longueur d’onde ?
La journée se termine par le passage du superbe Pont Canal d’Agen, avant d’entrer en ville pour gagner une petite chambre d’hôtes sympathique.
Dîner chez Jeannot, où les portions vous permettent d’envisager la reprise du lendemain. ☺ On y découvre aussi une bière artisanale locale 4.7 !
La nuit sera agitée par de gros orages !
Jeudi 9 août : 86 Kms
Le jardin héberge une tortue Hermann, totalement légalement, qui avait effectué une première ponte avec 3 petits, et une seconde ponte est en attente d’éclosion, le tout dans un petit jardin bien aménagé.
Le petit déjeuner sera rafraichi par une dernière grosse averse, et la journée s’annonçait humide. Mais finalement, les nuages ont reculé au fur et à mesure de notre avancée ☺
Sur ce parcours, des maisons d’éclusiers ont profité d’aménagements pour les cyclistes et autres promeneurs. Ainsi 12 kms après Agen, La poule à Vélo à Saint Jean de Thurac vous accueille pour boire ou manger, et encore plus loin une buvette associative alternative avec la création du Jardin du Contrôleur, « jardin public au mobilier urbain artistique, résidence d’artistes, expositions … »
Impossible d’éviter la seconde verrue du parcours à Golfech, où d’ailleurs un arbre n’a pas supporté l’orage nocturne et barre la piste ! Ensuite on évolue vite vers la rivière Tarn avant de gagner la toujours belle Moissac. Pause déjeuner très très agréable face à l’entrée de l’Abbatiale Saint-Pierre, au Florentin avec dégustation d’une bière artisanale locale « OC’Ale » et un repas très apprécié.
Reprise par le pont canal sur le Tarn, puis le passage à Castelsarrazin, avec des pensées pour notre poète-cuisinier national Pierre Perret !
Puis c’est Montech, avec sa Pente d’eau, ses nombreuses écluses et son port fluvial.
Enfin, c’est le Relais des Garrigues à Grisolles qui nous accueille pour la soirée, avec 10kms avant d’arriver une crevaison ! Et comme il y a des années qu’on n’avait pas connu cela, la pompe était HS. Heureusement, la solidarité cycliste a vite fonctionné et on a pu repartir sans problème.
Vendredi 10 août : 54 kms
Après l’achat d’une nouvelle pompe, c’est direction Toulouse où l’on atteint la place du Capitole avant midi. On y trouve des supporters rochelais, à qui on demande de nous photographier ☺ Après un déjeuner bio avec Florence, on prend un bout de canal du midi jusque Ramonville St Agné, avant d’attaquer quelques coteaux pentus jusqu’aux hauteurs de Lacroix Falgarde, par un temps redevenu chaud !
Et au total : 533 kms !
C’est une belle expérience qui a été ralentie par la canicule mais sans gâcher le plaisir. Les rencontres et les échanges sont toujours riches, avec les points de vue sur les paysages très différents.
Bien que nous n’ayons pas d’entrainement tout au long de l’année, les 80 kms quotidiens, ne posent pas de problème particulier, mais l’accumulation amène quand même de la fatigue en fin de semaine. D’autant que les nuits chaudes ne permettent pas une récupération optimale …
Et après ?
L’envie pour les années à venir sera des escapades plus longues et thématiques, c’est-à-dire avec des arrêts permettant des reportages sur un site web dédié.
Pour cela, l’âge avançant et afin aussi d’être plus réactifs, nous envisageons de passer au VAE. Cela nous permettra d’emmener plus de charge, plus longtemps, et de franchir les côtes plus facilement !
Nous reviendrons prochainement vers vous pour vous en dire plus …